Rues de la Tannerie, du Lillier, Avenue du Rivage, Quai de la Pointe, Port fluvial, Eglise St Paul, Manufacture des RamesLa rue de la Tannerie possédait dans la maison dite de François 1er une des merveilles de la ville. La maison de François 1er | Au n° 29, voici la fameuse maison dite de François 1er. Pourquoi ce nom ? François 1er, dit-on, y a couché lors de l'un de ses séjours à Abbeville. Est ce en 1517 ou 1531 ? Le nom du roi lui est forcément resté.
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| 2 | De prime abord, c'est la réunion de deux bâtiments de niveaux différents. On pénètre dans la cour par le porche situé dans le plus bas des deux. Avançons un peu pour mieux l'apprécier. Les croisées ont dix carreaux par battant. Les dessins des chevrons du colombage sont raffinés. Toutefois, on a greffé une malencontreuse excroissance à droite du porche en le rognant un peu. Mais pour découvrir le plus beau de cette demeure éphémère du roy François, il faut rentrer dans la cour. Passons sous le porche.
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Une ambiance du 15e siècle | On a soudain la vive impression d'avoir remonté le temps. Tout cela fut taillé et assemblé à la fin du 15e siècle. Reculons jusqu'au fond de la cour. |
| 2 | Ce côté présente un assemblage de chevrons identique à celui de la façade. La voiture garée dans le passage, celle qui est abritée dans la bâtisse, les arceaux et les brancards sur les murs indiquent l'atelier d'un artisan : il s'agit de M. Charles Chéron, peintre en voitures.
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Chez les Chéron | Le charon Chéron avec un jeune homme. Toutes les photos datent d'avant 1908. |
| 2 | Charles Chéron est né en 1872 à Abbeville. Il vit ici avec son épouse Léa née en 1880. Leur fils François est né en 1902. On peut penser que la mode étant alors d'habiller les très jeunes garçons comme des filles, c'est lui qui figure ici avec son père vers 1905. |
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La merveille | La merveille c'est ce portail et cette cage d'escalier tout de chêne ciselé, à la mode du gothique flamboyant. L'artisan Chéron qui y a apposé son nom a aussi bouché ce réduit au niveau de la troisième travée de la montée d'escalier avec des madriers et des grosses planches. Et complété l'ensemble avec deux boites à outils. Regardons bien la photo qui suit. Elle est unique. |
| 2 | Elle a été prise vers 1850. Elle seule nous permet de voir la configuration d'origine de cet abri. Elle est lambrissée au fond de panneaux travaillés. Les outils de l'artisan précédant y sont entreposés. On peut compter sept travées sur la cage d'escalier. Des statuettes sont encore présentes sur les arcs de soutènement et sur un montant de la porte. On ne les retrouve plus sur les photos ultérieures. |
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Deux gravures du 19e siècle | Cette gravure est un peu postérieure. A cette époque toutes les statuettes figurant sur la photo la plus ancienne ont disparu, même celle au dessus de la porte. Vendues ou volées ? |
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| 4 | Avant qu'on rebouche la soupente, une porte au tympan ciselé apparait à gauche. La photo ci contre a été prise par Charles Marville, un célèbre photographe parisien. Elle présente un état intermédiaire que l'on peut dater vers 1855. Une nouvelle statuette blanche de la Vierge est apparue au dessus de la porte. Le fond du réduit est déjà tapissé de grosses planches ainsi que la porte de gauche. |
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Autre dessin du 19e siècle | Cet intéressant dessin de 1867 représente la partie à droite du portail, jamais photographié sous cet angle. Les corbeaux qui soutiennent ce bel encorbellement sont richement décorés de statues. A droite, un bâtiment sans étage se laisse entrevoir. Simple dépendance ? |
| 2 | De ces boiseries si finement taillées, aucune n'est identique. Un bris est intervenu sur le panneau inférieur gauche de la porte. La réparation apparaît clairement. La moulure utilisée semble bien provenir des lambris du fond. Notons même qu'un tronc « Pour les pauvres » est attaché au montant de la porte, au niveau de la serrure. |
| 3 | C'est ici qu'un événement fâcheux se produit. En 1908, un riche américain amateur d'antiquités se présente : il obtient pour 4000 francs – une belle somme à l'époque – d'emporter toute la cage d'escalier avec son portail. Elle disparaît aux Etats-Unis. La cour de la maison, défigurée, ne sera plus jamais photographiée.
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La cour dans son ampleur | Rejetons un coup d'oeil général sur cette cour. C'est la seule photo verticale de l'ensemble. A droite, des brancards de voitures sont appuyés sur le mur. L'ombre au sol au premier plan nous laisse deviner un important bâtiment derrière nous. |
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| 4 | Cette carte fut postée en 1937. Ce sont les dernières années de cette maison. L'atelier Chéron est devenu G. Sellier et Fils, dont la spécialité est l'émail. Le modernisme est arrivé avec le téléphone, qui laisse courir ses fils disgracieux devant l'étage à droite du porche. La toiture a été réparée avec des tuiles claires. |
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| A New-York | On sait ce qu'il advint du patrimoine d'Abbeville en 1940. Toutefois que devint la cage d'escalier achetée par le collectionneur américain en 1908 ? En 1913 elle intégra le Metropolitan Museum of Art de New-York. Elle y figure toujours en bonne place aujourd'hui. |
| Les destructions de 1940 | Après le désastre de 1940 : en rouge toutes les maisons détruites. En 1 : l'angle de la rue du Pont de Boulogne où figurait le 2 rue de la Tannerie. En 2 : la ruelle d'Ailly, en 3 : la maison de François 1er, en 4 : la rue des Nattiers. On voit bien la cour située après la maison accolée à celle que nous avons étudiée et qui ne permit pas à l'incendie de s'étendre au n° 33. La maison était réunie à d'autres bâtiments et dépendances sur une surface importante. |
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Aujourd'hui | Bien que la numérotation des maisons ait changé après la reconstruction, un immeuble proche a gardé son ancien numéro 33 au dessus du portail. Les maisons en face n'ont pas été détruites ni celles d'avant. On peut d'ailleurs reconnaître le n° 33 sur la carte postale en début de cette série. C'est évidemment un bloc du plus laid « style » 1950 qui a succédé à cette merveille qui avait plu au roi François 1er. |
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Au numéro 2 | Visitons une autre belle et intéressante demeure à une extrémité de la rue , au n° 2, à l'angle de la rue du pont de Boulogne. Avec ses deux encorbellements, et les sculptures de ses corbeaux, elle est du même style que celle que nous avons admirée au coin de la chaussée Marcadé, à côté du café du Pilote. Approchons-nous. |
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| De riches sablières | Apprécions la ciselure de ses sablières et le soin apporté à la taille de ses corbeaux. Une statue de la Vierge, déjà bien endommagée par le temps, décore l'angle de la maison. A l'étage, quelqu'un tire son rideau : on nous a remarqué. A l'arrière-plan, l'auberge Vasseur-Ponchel, une des premières maisons de la rue du pont de Boulogne, possède aussi des corbeaux sculptés. C'est une gargote assez basse. |
| | et au n° 8 rue de la Tannerie |
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A l'angle de la rue du Pont de Boulogne | Reculons de quelques mètres et nous voici au début du 20e siècle. Force nous est de constater que le modernisme a déjà sévi. L'auberge Vasseur-Ponchel rebaptisée auberge de la Halle a considérablement grandi. Les travaux ont fait disparaître son encorbellement et sa poutre sculptée. Question : que devient un tel élément ensuite ?
Ce coin de rues c'est celui des quatre auberges : de gauche à droite voici le café du pont de Boulogne, le café Calaisien (restaurant), l'auberge de la Halle (écuries et remises) et le restaurant Primorin-Vallois qui s'annonce d'une immense enseigne. |
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| Rue du LillierDans cette longue rue qui mène de St Vulfran jusqu'à l'extérieur de la ville, une merveille encore du 17e siècle. |
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Avenue du Rivage |
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| | Un réchappé de 1940 |
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Le Pont LedienOn accède au port par la rue et le pont Ledien qui mènent au quai de la Pointe. |
| | L'ancien Pont Ledien |
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Le Port fluvialMagnifique spectacle que de voir un trois mâts le long de la Somme ! Si les quais ont été créés en 1840, l'activité du port va décliner rapidement après la première guerre mondiale. |
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| Le Port fluvial |
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| | Le port au milieu du 19e siècle |
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L'église St Paul | De l'autre côté de la Somme, cette sympathique église du 16e siècle ne fut pas victime de la guerre mais de l'incurie et l'abandon. Ce retable du 15e siècle ("rétablie" sur la carte, sic) fut transféré à St Vulfran. Actuellement, de la chaussée d'Hocquet, on peut en voir les ruines couvertes de lierre. |
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La manufacture des Van Robais | A l'initiative de Colbert, la manufacture est créée en 1665 en divers endroits de la ville par Josse van Robais , un fabricant hollandais de draps. En 1710, ses fils font construire les bâtiments actuels. Au 19e siècle, elle devient manufacture de tapis et est modernisée sous la direction de M. Vayson mais cesse son activité avant la fin du siècle. Son propriétaire qui l'habite meurt en 1912. La guerre de 1914 la transforme en caserne de réservistes puis en hôpital militaire. Les toitures des ateliers sont aujourd'hui en ruine. |
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